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    Etude des Psaumes

Introduction:
Le mot « Psaumes » signifie « Louanges ». Ce livre est l’écrit le plus important de la poésie hébraïque. Ses 150 chants de louange sont l’expression et le fruit de la piété hébraïque. Ils sont placés dans le groupe des « hagiographes » « KETOUBIM ». La Bible hébraïque les appelle « Sepher tebellim » = « Livre des louanges ». Ici, on est au coeur de la communion avec Dieu, c’est presque toujours l’homme qui parle à Dieu, tandis que dans les autres livres de la Bible, c’est Dieu qui parle aux hommes. On trouve réalisée dans ces louanges, l’adoration en esprit et en vérité. Jésus en a fait sa nourriture et sa force suprême jusqu’à la croix. L’espérance messianique y est largement soulignée. Les Psaumes sont cités plus de 70 fois dans le nouveau-testament.
1° Clef du livre: Adoration, prière et louange.
2° Verset central: Psaume 34/2: « Je bénirai l’Eternel en tout temps, sa louange sera dans ma bouche ».
3° Chapitre central: Psaume 119 ce chapitre souligne l’importance de la Parole de Dieu.
4° Auteurs:
Les deux tiers des Psaumes environ donnent le nom de leur auteur. Nous avons ainsi David qui en écrit 73, Asaph 12, les fils de Koré 10, Salomon 2, Moïse 1, Ethan et Héman, dont la sagesse pouvait être comparée à celle de Salomon en écrivirent chacun 1.
Asaph, était le chef des chantres, un chef de chorale désigné par Dieu. Les fils de Koré, eux, semblaient représenter un certain groupe de chanteurs, parmi les Lévites, à l’époque de David. Il reste quelques Psaumes dont on ne connaît pas l’auteur, mais plusieurs sont naturellement attribués à David. Son ombre se retrouve partout, dans ces écrits-là. Il partage ouvertement sa vie avec nous. Ce qu’il dit nous donne à chacun la possibilité de savoir que Dieu se soucie de nous, même dans les moments de découragement.
5° Destinataire: Ils s’adressent à Israël. Ce livre est un recueil de cantiques juifs.
6° Date de la composition du livre:
Une période de 1000 ans s’écoule de Moïse à Malachie.
7° Plan du livre:
Les 150 Psaumes, dans leur collection traditionnelle, se trouvent divisés en cinq sections. Chacune commence par une phrase de louange. Il est divisé en recueils; chacun se termine par une doxologie ou parole de louange à la gloire de Dieu.
La structure du livre est fort belle et très artistique.
Les 5 catégories sont les suivantes:
1ère Catégorie:
Psaumes 1 à 41. Cette section est composée en presque totalité des Psaumes de David et on l’appelle souvent le « recueil de David ». C’est l’homme qui répand son coeur devant Dieu (Psaumes 11-17-23-33...).
2ème Catégorie:
Psaume 42 à 72. Il commence par un groupe des 7 Psaumes des « fils de Koré » suivi d’un Psaume d’Asaph, de 18 de David, 1 de Salomon et 4 anonymes. On appelle ce recueil « les livres des fils de Koré ». C’est l’homme qui implore la grâce de Dieu (Psaumes 51-56-57...).
3ème Catégorie:
Psaumes 73 à 89. Il contient essentiellement des Psaumes d’Asaph (11), puis 3 Psaumes des fils de Koré, 1 de David, 1 d’Hémam et 1 d’Ethan. On l’appelle « le livre des Psaumes d’Asaph ». C’est l’homme qui recherche Dieu (Psaume 75-79-85-88...).
4ème Catégorie:
Psaumes 90 à 106. Il s’ouvre avec un Psaume de
Moïse suivi de 2 Psaumes de David et de 14 anonymes. On l’appelle « le livre des Psaumes anonymes » C’est l’homme qui acclame Dieu dans son sanctuaire
(Psaumes 96-103...).
5ème catégorie:
Psaumes 107 à 150. Il se compose de 28 Psaumes anonymes entremêlés de 15 Psaumes de David et 1 Psaume de Salomon C’est l’homme qui raconte les bontés de Dieu (Psaumes 107-118-124...).
Notons entre autres le groupe « Hallel » ou « louange », « Alléluia », des Psaumes 113 à 118, le grand Hallel Egyptien. On l’appelle le « livre des solennités ». Les Juifs chantaient ces Psaumes à la fête de Pâque. Au coeur de ce recueil, se trouve le Psaume 119 qui fait l’éloge de la loi. Ce chapitre est divisé en 22 sections correspondantes aux 22 lettres de l’alphabet hébreu. Dans le texte hébreu, les 8 versets de chaque section commencent par la même lettre et les strophes se suivent dans l’ordre alphabétique, chaque lettre en étant l’en-tête, exemple:
Les 8 premiers versets débutent tous par la lettre ALEPH, (première lettre de l’alphabet hébreu) chacun des 8 versets suivants par la lettre BETH,(deuxième lettre de l’alphabet), etc.. Puis viennent les 15 Psaumes des degrés (chant des pèlerins montant à Jérusalem pour les grandes fêtes). Ce groupe des degrés s’appelle aussi le petit Hallel ou Psaumes débordant d’adoration et d’actions de grâce, aussi « Psaumes d’ascension » Selon une interprétation, les 15 mentions « cantique des degrés » font penser aux 15 marches accédant au parvis d’Israël dans le temple, où ces Psaumes étaient chantés. Les Psaumes peuvent d’autre part être groupés selon leur thème ou le sujet qu’ils évoquent. Parmi eux, on remarque les sujets que voici: les prières du juste, des chants de repentance et de confession, des cantiques de louange, des chants célébrant l’histoire d’Israël, des chants parlant du Messie (Jésus), des chants de détresse et d’autres encore, chargés d’enseignement.
8° Sommaire du livre:
Les Psaumes sont l’expression directe des expériences de leurs auteurs. Ils révèlent leurs expériences personnelles vécues par chaque âme. Ils nous donnent une image merveilleuse de la vie intérieure du Fils de Dieu, de ses desseins, de ses mobiles, de ses désirs, de ses motifs et de ses affections.
9° Enseignement pratique:
Les Psaumes sont l’élan du coeur des croyants vers leur Dieu. Ils s’appliquent aux enfants de Dieu de tous les temps, ils sont l’expression de la louange et de l’adoration, de la joie, et de l’affliction, de l’allégresse et de l’espérance du chrétien à travers les âges. Ils ont été plus que tous les autres livres une source de consolation, d’encouragement, d’instruction et de joie pour le peuple de Dieu.
10° Type messianique:
Nous voyons ici le Seigneur dans sa vie intérieure. Il est l’homme heureux du Psaume 1er, le Fils de Dieu à qui l’Eternel veut donner les nations pour héritage dans le Psaume 2ème, il est le Fils de l’homme du Psaume 8ème. Le Psaume 16 nous le présente comme le ressuscité, le 22 comme le serviteur souffrant. Dans le Psaumes 24 et 45 nous le saluons comme le roi. Dans le Psaume 110, il apparaît comme le Souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek. Dans le Psaume 119, il est la Parole de Dieu.
Certains traits de la vie et l’oeuvre de Jésus nous sont révélées prophétiquement dans les Psaumes. 
11° Application dispensationnelle:
L’application spirituelle des Psaumes est pour les enfants de Dieu de tous les âges, mais plusieurs ont un caractère prophétique et ont leur accomplissement actuel. Si le Psaume 23 parle au coeur de l’homme tout le temps entouré de l’ennemi, de dangers, le Psaume 97 évoque le rétablissement du royaume de Dieu sur la terre.
L’Eternel veut que la terre soit dans l’allégresse. Le Psaume 22 a connu son accomplissement lors de la venue de Jésus comme serviteur souffrant, tandis que le Psaume 24 connaîtra le sien lors du retour du Seigneur. On dit que le livre 1 aurait été réuni par Salomon, le livre 2 et 3 par Ezéchias, le livre 4 et 5 soit Esdras et Néhémie.
Il est remarquable que parmi toutes les citations de l’Ancien-testament dans le Nouveau-testament qui ont une signification messianique, presque la moitié vient des Psaumes.
A) LE ROI c’est-à-dire « l’Oint de l’Eternel » - Psaumes 2; 20; 21; 24; 45; 72; 110. Ces Psaumes nous parlent des titres du roi: « l’Oint » (Psaume 2/2); « le Roi de Sion » (Psaume 2/6); « le Fils de Dieu »
Psaume 2/6,7); le Psaume 45 nous parle du « mariage du Roi », il est « l’époux » du cantique des cantiques. Le Psaume 72 célèbre le « couronnement du Roi », Christ est le vrai prince de la Paix.
B) LE MESSIE - Psaumes 2; 3; 16; 22; 31; 40; 41; 45; 68; 69; 85; 89; 110; 118. Ces Psaumes nous parlent du Messie dans ses souffrances, ses humiliations et sa mort.
C) LE SACRIFICATEUR - Psaume 40. Ce Psaume, nous voyons Christ comme sacrificateur.
D) LE BERGER - Psaumes 22; 23; 24. Le Psaume 22 Christ comme le bon Berger dans sa mort
(Jean 10/11) = Mon Sauveur, la Croix, le passé = LA GRACE. Le Psaume 23 Christ comme le Grand Berger dans sa résurrection (Hébreux 13/20)= Mon Berger, la houlette, le présent = Le Saint-Esprit, la direction divine. Le Psaume 24 Christ comme le Souverain Berger dans sa gloire (1 Pierre 5/4)= Mon Roi, la couronne, l’avenir = la gloire.
NOTES COMPLEMENTAIRES:
Titres du Psautier:
Ils expriment le caractère de chaque poème et nous révélant le sens et la portée des Psaumes dans la piété d’Israël.
- Premier titre: MIZMOR, en grec « Spalmos ». C’est une poésie accompagnée de musique instrumentale par opposition à la musique vocale. Il y a 57 Spalmos.
- Deuxième titre: SCHIR, en grec « Odé ». C’est une poésie chantée; ce cantique chanté est parfois accompagné de musique instrumentale, il y en a 30.
- Troisième titre: MASKIL. Ce sont des poésies d’instruction ou psaumes didactiques, il y en a 13, qui appartiennent au recueil des fils de Koré.
- Quatrième titre: MICTAM. Traduit généralement par « hymne ». Il y en a 6; le Psaume 16 et les Psaumes 56 à 60.
- Cinquième titre: CHIGGAION. Un seul Psaume porte ce nom, le sens de ce mot est incertain. C’est un terme musical annonçant un mouvement rapide, voire même violent. Ce mot exprime bien le caractère du Psaume 9 où les pensées se pressent, se succèdent avec des transitions brèves, brusques et inattendues.
- Sixième titre: TEPHILLAH, « Prière ». C’est le titre de 5 Psaumes (Psaumes 17...).
- Septième titre: LAMENATSCAH. C’est-à-dire au chef des chantres ou pour le surveillant des chantres. Cette fonction était une charge considérable puisque sous David, 4 000 Lévites étaient mis à part pour louer l’Eternel avec des instruments. (1 Chroniques 23/5, 25, 26).
Autres titres ou formes: tous précédés du mot « au chef des chantres ».
A) Ne détruits pas (Psaume 57).
B) Sur les lis (Psaumes 45; 60; 69; 80) en tout 4 Psaumes.
C) Des formules se rapportant à usage liturgique: pour le sabbat (Psaume 92), pour la dédicace du Temple (Psaume 30) et pour la commémoration (Psaumes 38 et 70).

Note dominante. Malgré la note de tristesse dont il est parfois emprunt ce livre de louanges a pour dominante l’adoration, et cette adoration n’est pas seulement réservée au Temple, mais elle est destinée à être exercés en tous lieux, sous les cieux étoilés, dans les déserts, les cavernes, sur les montagnes. Ce livre nous fait aussi connaître l’âme humaine dans ses aspirations vers Dieu, ses élans de foi, et d’adoration, comme aussi dans ses moments de tristesse, de crainte, de découragement. Quand ils commencent dans le découragement, ils finissent dans la confiance.

Nous pouvons aussi classer les Psaumes par thème:

* Les 7 Psaumes de la Pénitence (Psaumes 6; 32; 38; 51; 102; 130; 143°.
* Les Psaumes des Mourants (Psaumes 6; 16; 18; 23; 25; 31; 39; 55; 86; 90).
* Le Psaume des 7 promesses (Psaume 37).
* Le Psaume des rachetés (Psaume 107).
Il est intéressant de noter aussi les Psaumes dits « des Huguenots »:
* Le Psaume des batailles (Psaume 68).
* Le Psaume de la Persécution (Psaume 78) chanté par 14 jeunes gens en place de grève au moment de l’exécution.
* Le Psaume des martyrs (Psaume 118).
* Le Psaume de l’Assemblée (Psaume 138).

En conclusion, il est évident de connaître que les 150 psaumes de la bible ont été écrits dans des circonstances particulières dont chaque auteur ou groupe d’auteurs exprimait leur  traversée de manière distincte. Il est donc encourageant a tous de les utiliser, suivant une circonstance appropriée.


Le Nom, les Noms de Dieu dans la Bible.  Les Attributs de Dieu

Dans la Bible le nom a une grande importance car il donne la signification de la personne, ses qualités et ses attributs, en un mot ses vertus. Cette réflexion n’est bien sûr pas exhaustive….

D’une façon générale Dieu traduit deux mots hébreux «El» qui désigne la divinité, Dieu dans toute sa puissance. Et «Elohim» qui est un pluriel, il ne désigne pas un ensemble de dieux, mais le Dieu unique en qui sont tous les attributs divins.

Nous allons y rajouter le nom personnel de Dieu «Jéhovah» ou «Yahwé» par respect pour ce nom que les Juifs ne prononçaient même pas tel il était saint, c’est la raison pour laquelle il semble que personne ne sait vraiment si nous devons dire Jéhovah ou Yahwé. Il a souvent été traduit dans nos Bibles, par «Eternel» ou «Seigneur» . En donnant son nom à son peuple, Dieu a voulu se révéler. En donnant ce nom de Jéhovah qui se rattache à l’hébreu « Être » cela démontre sa présence active auprès des hommes, Jéhovah c’est Dieu qui se révèle pour notre aide et notre salut.


Le Nom Eternel (Jéhovah) est utilisé environ 6 000 fois dans la Bible, c’est le «je suis» il est l’origine de la vie, c’est Dieu qui s’unit à l’homme pour donner la vie. Il se rapporte au Dieu du salut et l’alliance qui se révèle à l’homme pour le sauver.

Tandis que le mon Dieu «Elohim» met l’accent sur la puissance divine.

Qui est Dieu comme toi ? crie le prophète : certains attributs de Dieu exprimant bien sa réalité ont été utilisés comme Nom ou titre en voici quelques-uns :
Dieu Saint, «… Et le Dieu Saint est….» Ésaïe 5.16.
Dieu Jaloux, «… Car l’Eternel porte le nom de Jaloux…» Exode 34.14.
Dieu Vivant, «… Lui le Dieu vivant…» Jérémie 10.10.
Dieu Très Haut, (ou Dieu de Là haut) «… M’inclinerais-je devant de Dieu Très Haut…» Michée 6.6.

Quelques noms différents de Dieu, qui expriment ses qualités, (attributs) :
Jéhovah-Jiré, (L'Eternel voit, pourvoit) «… Abraham donna à cet endroit le noms Jéhovah-Jiré. C’est pourquoi il dit aujourd’hui : sur la montagne de l’Éternel il sera pourvu….» Genèse 22.14.

Jéhovah-Rophi, (L'Eternel qui guérit) «… car je suis l’Eternel qui te guérit…» Exode 15.26.
Jéhovah-Nissi, (L'Eternel ma bannière) «… et il l’appela du nom de l’Éternel mon étendard…» Exode 17.15.
Jéhovah-Shalom, (L'Eternel paix) «… et lui donna pour nom l’Eternel Paix…» Juges 6.24.
Jéhovah-Sébaoth, (L'Eternel des armées) «… pour se prosterner devant l’Éternel des armées…» 1 Samuel 1.3.
Jéhovah-Roï, (L'Eternel mon berger) «… L’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien…» Psaume 23.1.
Jéhovah-Shamma, (L'Eternel présent) «… l’Éternel est ici…» Ézéchiel 48.35.
Etc…

Il est le Dieu de l’univers, car :
Il est le Dieu Créateur, Ésaïe, 40.28, «Ne le sais-tu pas ? Ne l'as-tu pas appris ? C'est le Dieu d'éternité, l'Éternel, qui a créé les extrémités de la terre ; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point ; On ne peut sonder son intelligence.»
Il est le Juge, Genèse 18.25, «Celui qui juge toute la terre n'exercera-t-il pas la justice ?»
Il est Roi, Jérémie 10.7, «Qui ne te craindrait, roi des nations ? Car c’est à toi que la crainte est due, car parmi tous les sages des nations et dans tous les royaumes, nul n’est semblable à toi»
Dieu de toute chair, Jérémie 32.27, «Voici ! Je suis l’Éternel, le Dieu de toute chair, Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part ?»
Il est le Dieu de tout homme…

Ésaïe l’appelle son «Bien-aimé» Ésaïe 5.1, «… le chant de mon bien-aimé sur sa vigne…»
David l’appelle «Dieu de mon salut» Psaume 18.47 «… que le Dieu de mon salut soit exalté…»

La réalité de sa présence et l’amour qui lui est porté dans la vie de chaque jour transparaissent dans les riches métaphores utilisées pour le désigner :
Le Rocher, «… Il est le rocher, ses œuvres sont parfaites…» Deutéronome 32.4.
Le Roc, «…Éternel mon roc…» Psaume 18.4.
La Forteresse, «…Éternel, ma forteresse…» Psaume 18.4.
Le Berger, «… L’Éternel est mon berger…» Psaume 23.1.
La Force, «…L’Éternel est ma force…» Psaume 28.7.
Le Bouclier, «… L’Éternel est mon bouclier …» Psaume 28.7.
Le Soleil, «… Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier…» Psaume 84.12.
L’Ombre, «… L’Éternel est ton ombre à ta main droite…» Psaume 121.5.
Le Refuge, «… Je dis tu es mon refuge…» Psaume 142.6.
Le Sauveur, «… ton Sauveur, le Saint d’Israël…» Ésaïe 41.14.
Un Héros, «… L’Éternel sort en héros…» Ésaïe 42.13.
La Source, «… Ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive…» Jérémie 2.13.
La Rosée, «… Je serai comme la rosée pour Israël…» Osée 14.6.


 

La persévérance jusqu’à la fin.

« Celui qui per­sé­vé­rera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mt 24 :13)

Cette parole de Jésus sou­ligne l’importance de la per­sé­vé­rance dans la vie chré­tienne. Elle n’est pas la seule. Mal­gré les obs­tacles, les dif­fi­cul­tés, les ten­ta­tions, nous sommes appe­lés à « cou­rir avec per­sé­vé­rance » la course qui nous est ouverte (Hb 12 :1). Nos regards peuvent – et doivent – se por­ter sur Jésus : il est notre modèle, il a « achevé l’oeuvre que le Père lui a don­née de faire » (Jn 17 :4) ; il est aussi notre moti­va­tion : « Il nous a aimés jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême » (Jn 13 :2). Il est aussi, notre sou­tien, « celui qui sus­cite la foi et la mène à son accom­plis­se­ment » (Hb 12 :2).

« Vous avez besoin de per­sé­vé­rance », dira l’auteur de l’Epitre aux Hébreux. Cette parole s’applique à cha­cun d’entre nous. Que d’occasions de nous assou­pir – de nous décou­ra­ger – de nous arrê­ter – de vou­loir peut-être aban­don­ner la par­tie.  La vie chré­tienne demande de la volonté, de la déter­mi­na­tion. Jésus lui-même l’a mon­tré. Nous l’avons dit à pro­pos des « dis­ci­plines » de vie. Cette volonté a un sens : elle est un lan­gage consis­tant pour dire notre amour pour Dieu.

Mais com­ment envi­sa­ger cette persévérance ?

-          est-elle seule­ment une exi­gence : « Vous devez per­sé­vé­rer jusqu’à la fin si vous vou­lez être sauvé » ? Avec la pos­si­bi­lité que cer­tains puissent être nés de nou­veau, mais sans per­sé­vé­rer… et qu’ils « perdent leur salut ».

-          ou est-elle aussi une pro­messe : il y a, certes, l’exigence de la per­sé­vé­rance, mais il y a aussi, et avant tout Dieu qui, lui aussi est le Dieu de la per­sé­vé­rance, et qui s’engage à nos côtés, et pour nous, pour nous per­mettre de « per­sé­vé­rer jusqu’à la fin ».

Entre ces deux posi­tions se joue, entre autres, la ques­tion de l’assurance du salut. Peut-on être sûr d’être sauvé ? Peut-on s’en réjouir, dès main­te­nant ? Ou faut-il attendre le terme de notre course fidèle, pour pou­voir seule­ment se réjouir d’un salut acquis ?

Nous venons de vivre les évé­ne­ments autour de la mort de Jean-Paul II. Parmi les atti­tudes frap­pantes, il y a eu ces fidèles qui, pen­dant son ago­nie et après, priaient pour le salut de son âme. On prie pour le salut de celui qui est sensé repré­sen­ter le Christ sur terre ! Heu­reu­se­ment, on a aussi entendu des paroles d’assurance et de confiance en Dieu. Mais cela pose la ques­tion du fon­de­ment de l’assurance du salut : sur quoi repose-t-elle ? sur notre qua­lité de vie chré­tienne ? ou sur l’engagement de Dieu envers nous ?

Com­ment donc envi­sa­ger cette ques­tion de la persévérance ?

1. Les posi­tions en présence

Pour situer le débat, on peut dis­tin­guer trois concep­tions qui se sont déve­lop­pées dans l’histoire de la théo­lo­gie à ce sujet.

1. La per­sé­vé­rance est la « part de l’homme » qu’il nous faut ajou­ter à la grâce pour abou­tir à la vie éter­nelle. Elle dépend de l’homme. Il n’est pas cer­tain que tous ceux qui ont accepté la grâce en Jésus-Christ et goûté la vie nou­velle soient sau­vés. Cer­tains peuvent perdre leur salut.

2. La per­sé­vé­rance est un « don de Dieu » fait à cer­tains chré­tiens, mais pas à tous : ce don est fait à tous les « élus », tous ceux que Dieu a choi­sis pour être éter­nel­le­ment avec lui. Mais : ces élus ne sont pas for­cé­ment tous ceux que Dieu a régé­né­rés. Cer­tains, parmi ceux qui ont la foi, et qui ont reçu la vie nou­velle en Jésus n’y per­sé­vèrent pas, et donc seront perdus.

3. La per­sé­vé­rance est un don de Dieu, qu’il accorde à tous ceux qu’il a régé­né­rés, à cha­cun de ses enfants. Aucun de ceux-là ne sera perdu. Même si des chutes graves peuvent être envisagées.

La pre­mière thèse est défen­due par de nom­breux chré­tiens évan­gé­liques, en par­ti­cu­lier ceux qui insistent sur part de l’homme et sur la liberté humaine dans le salut. On les « classe » parmi les « Armi­niens », du nom d’un théo­lo­gien hol­lan­dais, Jacques Armi­nius (1560–1609) qui s’était opposé aux « cal­vi­nistes » pour qui prime la sou­ve­rai­neté de Dieu par rap­port à la liberté humaine. Beau­coup d’évangéliques sou­tiennent cette posi­tion, à cause du sens pro­fond de la liberté, et de la res­pon­sa­biité humaine. Ils la sou­tiennent aussi pour évi­ter de faire de l’assurance du salut un oreiller de paresse : savoir que l’on peut, peut-être perdre son salut, voilà qui incite à la vigilance !

La deuxième thèse est prin­ci­pa­le­ment défen­due par la théo­lo­gie catho­lique. C’était celle de St Augus­tin. Parmi les hommes pieux, cer­tains reçoivent la grâce de la per­sé­vé­rance, d’autres pas : s’il en est ainsi, selon le plan de Dieu, c’est pour évi­ter les fausses sécu­ri­tés. Le catho­li­cisme d’après la Réforme pré­ci­sera qu’en cas de péché mor­tel, le salut peut être perdu.

Défi­ni­tion : « Est péché mor­tel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est com­mis en pleine conscience et de pro­pos déli­béré ». Il « entraîne la perte de la cha­rité et la pri­va­tion de la grâce sanc­ti­fiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. » Il peut être par­donné s’il est confessé. Mais il pos­sède le pou­voir de cau­ser la mort éter­nelle et l’enfer. Bien des nuances sont ensuite appor­tées par la théo­lo­gie catho­lique : le concile de Trente envi­sage que ce péché est peut exis­ter chez quelqu’un en qui sub­siste la foi ; le Caté­chisme de l’Eglise catho­lique rap­pelle la néces­sité de « confier le juge­ment sur les per­sonnes à la jus­tice et à la misé­ri­corde de Dieu ». [1]

La troi­sième posi­tion est défen­due par les chré­tiens qui insistent plus sur la « sou­ve­rai­neté de Dieu » dans le salut (« cal­vi­nistes »). Elle ne mini­mise pas la néces­sité de la per­sé­vé­rance. Ni la gra­vité de cer­taines chutes. Mais elle affirme que le salut est aussi une ques­tion d’engagement de Dieu en faveur des siens, et tient à don­ner une pleine valeur à cet engagement.

Com­ment éclai­rer ce débat, com­ment déci­der ? La base, ce sont les textes bibliques. Nous vou­lons prendre le temps de par­cou­rir les don­nées bibliques, de les expo­ser. En indi­quant ensuite à quels endroits se font les choix décisifs.

2. Les appels à la persévérance

Pre­mier point à sou­li­gner : la Bible contient de mul­tiples appels à la per­sé­vé­rance. Des appels très forts et très clairs.

21. Les appels posi­tifs à la persévérance


  • J’ai cité la parole de Jésus : « Celui qui per­sé­vé­rera jusqu’à la fin sera sauvé ». Elle se trouve dans le dis­cours « escha­to­lo­gique » de Jésus (Mt 24 :13). Il faut en rele­ver le contexte : il s’agit des temps de per­sé­cu­tion et d’apostasie. Des pro­phètes de men­songe se lèvent (24 :11). Et même « l’amour de la mul­ti­tude se refroi­dira » à cause du mal qui pro­li­fère (24 :12). mais, celui qui, au milieu de tout cela, per­sé­vé­rera jusqu’à la fin sera sauvé. On voit toute l’exigence de cette parole. Un appel fort à la fidé­lité, à la constance, à la résistance…
  • L’épître aux Hébreux a plu­sieurs appels du même ordre : contexte est celui de chré­tiens d’origine juive qui sont ten­tés, sous la pres­sion, de renon­cer à leur foi en Jésus. Vraie ten­ta­tion. A plu­sieurs reprises dans sa lettre, l’auteur incite for­te­ment à la per­sé­vé­rance, en sou­ligne l’absolue nécessité.
3 :12–14 : Rap­pel de l’infidélité d’israêl par manque de foi aux portes de Canaan.

« Pre­nez donc garde, frères, que per­sonne parmi vous n’ait un coeur mau­vais qui manque de foi et s’éloigne du Dieu vivant. 3:13 Au contraire, encouragez-vous mutuel­le­ment chaque jour, aussi long­temps qu’on peut dire « Aujourd’hui », pour qu’aucun de vous ne s’obstine à cause de l’attrait trom­peur du péché. 3:14 Car nous avons part au Christ, si du moins nous res­tons fer­me­ment atta­chés, jusqu’à la fin, à la réa­lité du commencement »

4:1 Crai­gnons donc, tant que sub­siste la pro­messe d’entrer dans son repos, que l’un de vous ne semble l’avoir man­quée.

10:38–39 :  « Or mon juste vivra en vertu de la foi. Mais s’il se retire, mon âme ne prend pas plai­sir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sau­ve­gar­der l’âme. »

22. Les aver­tis­se­ments et les menaces

Il y a les encou­ra­ge­ments posi­tifs à la per­sé­vé­rance. Mais aussi un cer­tain nombre de menaces et d’avertissements, en cas de déso­béis­sance ou d’abandon.

Ez 33 :18 : « Si le juste se détourne de sa jus­tice et com­met l’injustice, il mourra ».

Les exi­gences éthiques sont sou­li­gnées comme condi­tion pour héri­ter du royaume de Dieu :

Ga 5 :19–21 : « Les oeuvres de la chair sont mani­festes : incon­duite sexuelle, impu­reté, débauche,idolâtrie, sor­cel­le­rie, hos­ti­li­tés, dis­putes, pas­sions jalouses, fureurs, ambi­tions per­son­nelles, divi­sions, dis­sen­sions, envie, beu­ve­ries, orgies et autres choses sem­blables. Je vous pré­viens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui pra­tiquent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu. »

Pro­messes assor­ties d’exigences :

Col 1:22–23 :  « Il vous a main­te­nant récon­ci­liés, par la mort, dans son corps de chair, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche – si vrai­ment vous demeu­rez, dans la foi, fon­dés et fer­me­ment éta­blis, sans vous lais­ser empor­ter loin de l’espérance de la bonne nou­velle que vous avez enten­due, qui a été pro­cla­mée à toute créa­tion sous le ciel et dont moi, Paul, je suis devenu ministre. »

Menaces très fortes :

- contre l’orgueil et l’incrédulité, Rm 11 :20–22 : « Elles ont été retran­chées du fait de leur manque de foi, et toi, c’est par la foi que tu tiens. N’en tire pas orgueil, aie plu­tôt de la crainte; car si Dieu n’a pas épar­gné les branches natu­relles, prends garde qu’il ne t’épargne pas non plus. Consi­dère donc la bonté et la sévé­rité de Dieu : sévé­rité envers ceux qui sont tom­bés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures dans cette bonté; autre­ment, toi aussi tu seras retranché. »

- condi­tions pour avoir part au règne avec le christ, 2 Tm 2 :11–12 : « 2:11 Cette parole est cer­taine : si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous per­sé­vé­rons, nous régne­rons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera. Si nous sommes infi­dèles (man­quons de foi, NBS), lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » [2]

23. Com­ment rece­voir ces paroles ?

1 Il y a, dans tous ces textes, un appel vigou­reux à la per­sé­vé­rance, à la fidé­lité, à la vigi­lance, assorti d’un cer­tain nombre de menaces.  C’est d’abord cela qu’il nous faut enre­gis­trer et rece­voir. Il nous faut, il nous fau­dra, faire des choix clairs, coû­teux par­fois, de per­sé­vé­rance. Pas ques­tion de vivre notre vie chré­tienne dans une tran­quille assu­rance en chaise longue, lorsque l’exigence de fidé­lité se pré­sente. Pas ques­tion, non plus, de nous dire que, comme de toute façon nous sommes par­don­nés, nous pou­vons vivre n’importe com­ment et pra­ti­quer sans autre les œuvres contraires à la volonté de Dieu.

Les menaces sont réelles, et on com­prend pour­quoi. La repen­tance, c’est un chan­ge­ment d’attitude, une réorien­ta­tion de notre volonté. Dire « Je suis par­donné, je peux faire le mal en toute impu­nité » c’est mon­trer qu’on ne s’est pas vrai­ment détourné de son péché.   De plus, uti­li­ser la croix de Christ pour se per­mettre de faire le mal, c’est se moquer du Christ, de ses souf­frances, c’est lui cra­cher au visage.

2 Ces textes sou­lignent avec force la res­pon­sa­bi­lité humaine dans la vie chré­tienne : nous avons à faire des choix, à res­pec­ter la Parole que Dieu nous adresse, à rece­voir ses avertissements.

3 Ces textes favorisent-ils une posi­tion plu­tôt qu’une autre ? Tout dépend de la manière dont on conçoit le rap­port entre l’action de l’homme et celle de Dieu dans notre vie.

-          si on les voit comme deux réa­li­tés dis­tinctes, côte à côte : « la part de Dieu », « la part de l’homme ».  Alors on dira : Dieu donne le saut en JC, mais il y a une « part de l’homme », ensuite, pour la per­sé­vé­rance. Cette part est vrai­ment notre affaire. Si nous ne per­sé­vé­rons pas, nous tom­bons sous la menace, et pou­vons perdre notre salut. Lus ainsi, ces textes semblent très for­te­ment favo­ri­ser les deux pre­mières positions.

-          mais il y a une autre façon de voir les choses : il y a une « part de l’homme », certes, mais elle se trouve à l’intérieur de l’action et de la pro­messe de Dieu (non plus côte à côte, mais une réa­lité dans une autre). Dans cette seconde optique, la res­pon­sa­bi­lité humaine existe, mais elle est comme entou­rée, englo­bée dans quelque chose de plus large, qui est la pro­messe de la fidé­lité et de la per­sé­vé­rance de Dieu envers nous. Que se passe-t-il dans ce contexte ? Sup­po­sons que je sois tenté d’abandonner la foi… Dieu va, selon sa fidé­lité, me tra­vailler, en sachant ma fra­gi­lité… Il va se ser­vir de ses menaces : « Si mon juste se retire, je ne prends pas plai­sir en lui… » Il va me tra­vailler avec cela. En uti­li­sant cette menace, il va réorien­ter mon vou­loir et mon faire, par son Esprit, de telle sorte que je reprenne le bon che­min, ou la bonne atti­tude. La menace joue son rôle, car c’est une parole sérieuse. Mais elle s’inscrit à l’intérieur de la pro­messe, qui est plus large. Et c’est par ce moyen-là que Dieu réa­lise sa promesse.

Tout est une ques­tion de posi­tion­ne­ment initial :

-          si je vois ma volonté comme indé­pen­dante, comme « ma part », à côté de la « part de Dieu », les menaces de la Bible impliquent alors la pos­si­bi­lité que je perde mon salut. Il suf­fit d’être un peu lucides sur nous-mêmes, sur les fai­blesses de notre volonté.

-          si je vois ma volonté comme située à l’intérieur des pro­messes et de la fidé­lité de Dieu, là j’entre dans une autre dyna­mique. Une dyna­mique où Dieu se ser­vira de toutes sortes de moyens, y com­pris ses menaces, pour me conduire ou me rame­ner à la per­sé­vé­rance qu’il désire pour moi. Pas d’automatismes, mais du « corps à corps » entre Dieu et moi… ce Dieu qui me suit, m’accompagne, veille sur moi, me redresse, me façonne…  Dans cette optique, les menaces sont réelles, mais elles sont des moyens par les­quels Dieu va m’inciter à la per­sé­vé­rance. Car il pour­suit son projet.

Que l’on consi­dère ce qui se passe lorsque l’on donne un aver­tis­se­ment : « Atten­tion, tu vas te brû­ler si tu t’approches de la flamme… » Il y a une vraie menace, un vrai dan­ger. Ima­gi­nons un père don­ner cet aver­tis­se­ment, alors qu’il veille sur son enfant. Il ne veut pas que son enfant se brûle. Il sait qu’il inter­vien­dra en cas de dan­ger. Mais il donne quand même l’avertissement : celui-ci joue son rôle pré­ven­tif, même si le père sait qu’il inter­vien­dra en cas de transgression.

Une pre­mière bifur­ca­tion concerne donc la façon de conce­voir le rap­port entre ma volonté et l’action de Dieu.

Q. Peut-on déci­der dans un sens ou un autre ? La seconde vision des choses me paraît plus juste, pour rendre compte de l’ensemble de l’Ecriture. cf Ph 2 :13 : « Met­tez en oeuvre votre salut, avec crainte et trem­ble­ment. Car c’est Dieu qui pro­duit en vous le vou­loir et le faire. » (1) vision « moitié-moitié » : Dieu fait le pre­mier pas, allume la pre­mière étin­celle… à vous de faire la suite, d’entretenir la flamme… mais ce n’est pas ce que dit le texte ! (2) vision sou­ve­raine uni­la­té­rale : Dieu fait tout dans sa sou­ve­rai­neté… tel­le­ment d’insistance que pas d’initiative du sujet. (3) vision d’accompagnement : une inter­ac­tion constante… (i) Dieu qui agit dans les pro­fon­deurs de ma vie (far­deau, res­sources pour l’obéissance, vie nou­velle) ; (ii) parce que Dieu agit, j’agis aussi : son action pre­mière libère mon ini­tia­tive ; (iii) mais il y a aussi cette Parole, ce com­man­de­ment : lorsqu’il m’interpelle, c’est à moi qu’il revient d’agir, de « mettre en œuvre » ; (iv) mais quand je le ferai, je devrais bien me dire, que, si j’agis, c’est parce que Saint-Esprit aura été là, pour me l’appliquer, et pour accom­pa­gner ma volonté.

3. Les pro­messes de l’engagement de Dieu

C’est ici qu’il faut consi­dé­rer une deuxième série de textes : les pro­messes de Dieu, qui font de son action, de son enga­ge­ment, le fon­de­ment de notre persévérance.

Elles sont de plu­sieurs ordres.

31. L’action de Dieu

Cer­taines parlent de l’action de Dieu : c’est lui qui nous garde, qui veille sur nous ; c’est lui qui nous relève, et affer­mit son oeuvre en nous.

1 pi 1:5 : « Vous êtes, par la puis­sance de Dieu (en duna­mei theou), gar­dés par la foi (dia pis­teôs) pour le salut prêt à être révélé dans les der­niers temps »

jude 1 : Magni­fique des­crip­tion des chré­tiens : « appe­lés… aimés en Dieu… gar­dés pour JC ». Et l’application est pré­ci­sée à la fin de la lettre : Jude 24 : « peut vous pré­ser­ver de toute chute »

Ceci dit, les chutes existent. Mais le Sei­gneur pro­met d’être pour nous le Dieu qui nous relève :  Ps 55 :23 -> « Il ne lais­sera pas chan­ce­ler le juste à jamais » (Semeur) Autre tra­duc­tion : « Il ne lais­sera jamais chan­ce­ler le juste » (Segond, NBS) : si cela doit avoir un sens c’est à pro­pos d’une chute défi­ni­tive. Cf Ps 37 :24 : « S’il tombe, il n’est pas ter­rassé, car l’Eternel lui prend la main ».

Autre forme de l’action de Dieu : sa per­sé­vé­rance à pour­suivre son oeuvre en nous.


  • Phil 1 :6 : « Celui qui a com­mencé en vous… »
  • 1 Co 1 :8–9 : « Il vous affer­mira.. Dieu est fidèle »  A pro­pos des Corin­thiens, dont Paul n’ignorait rien ! Et c’est eux qu’il aver­tit contre la débauche, qui ne per­met pas d’hériter du Royaume de Dieu, 6 :9–10.
  • 1 Th 5 :23–24 : Que Dieu vous sanc­ti­fie… conserve irré­pro­chable… Celui qui vous a appe­lés est fidèle, et c’est lui qui le fera.
32. Les vigi­lances de Dieu

D’autres textes insistent sur les « limites » aux­quelles le Sei­gneur veille :


  • 1 Co 10 :13 : limites de l’épreuve, de la tentation
  • Mt 24 :22 : limites des temps dif­fi­ciles, en vue du salut. (« à cause des élus »)
33. L’engagement du Seigneur

D’autres parlent de l’engagement de cœur du Sei­gneur envers cha­cun des siens :


  • Jésus, le bon ber­ger, s’engage à l’égard ceux qui font par­tie de son trou­peau : il y a une rela­tion per­son­nelle entre elles et lui (Jn 10 :3 –> « par leur nom » .. « appar­tiennent »). Cette rela­tion per­son­nelle com­porte un enga­ge­ment total (Jn 10 :28–30 : « Je leur donne la vie éter­nelle… péri­ront jamais… nul ne les ravira de ma main…) .
Je ne suis pas per­suadé que l’image implique l’élection, cf HB Péché-Rédemption, 416 (« bre­bis entendent sa voix » comme signe qu’elles sont du trou­peau). Il s’agit pour moi d’une rela­tion régu­lière, et non de la pre­mière fois que la voix du ber­ger retentit.

  • Cet « enga­ge­ment » est aussi l’engagement du Christ à l’égard de son Père. Le Père est « celui qui a donné, confié » au Fils ceux qui lui appar­tiennent. Il y a là une mis­sion par­ti­cu­lière du Fils que de nous gar­der, c’est le man­dat reçu de son Père. Cf Jn 10 :29. Avec une parole forte : Jn 6 :39 : « La volonté de mon Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a don­nés ».  Cf aussi Jn 17 :2 (qu’il donne la vie éter­nelle à tous ceux que tu lui as don­nés, confiés en vue du salut).
Q. Com­ment cet enga­ge­ment du Christ se manifeste-t-il ?

  • Jésus « donne sa vie » pour nous (Jn 17 :19 : « Je me consacre »… cf « Je veux » 17 :24)
  • Jésus prie pour nous : Lc 22 :32 (Pierre) ; Jn 17 :15 ; NB. Rm 8 :34 est plu­tôt juridique.
  • Autre expres­sion de l’engagement : la notion d’adoption. La notion ajoute au lien juri­dique : elle concerne le « droit » de deve­nir enfants de Dieu. Lorsque Paul en parle, il ajoute l’héritage. Rm 8 :17 :  « Héri­tiers, cohé­ri­tiers ».  Cf Ep 1 :3–13 : élus (1 :3) ; enfants d’adoption (1 :5) ; rédemp­tion (1 :7) ; héri­tiers (1 :11) ; scel­lés (1 :13).
  • Rm 11 :29 : Dieu ne se repend pas de ses dons ni de son appel. Henri Blo­cher ajoute : « Et moins encore du don de la vie éternelle ! »
  • For­mi­dable enga­ge­ment de l’amour de Dieu mani­festé en Jésus-Christ : « Rien ne pourra nous sépa­rer » ! Rm 8 :38–39.
la force de tous ces textes est de sou­li­gner que le salut com­porte, plei­ne­ment, un enga­ge­ment de Dieu envers nous. Il y a là quelque chose de plus haut que nos capa­ci­tés, que nos per­for­mances spi­ri­tuelles, que nos oeuvres, que notre fidélité.

Cet enga­ge­ment se dit dans l’humilité et la recon­nais­sance : cf Canons de Dor­drecht, V, III : « A cause de ces restes de péché qui habitent en nous, et des ten­ta­tions du monde et de Satan, ceux qui sont conver­tis ne pour­raient per­sis­ter en cette grâce s’ils étaient lais­sés à leurs propres forces. Mais Dieu est fidèle : il les confirme misé­ri­cor­dieu­se­ment dans la grâce qu’il leur a une fois confé­rée, et les conserve puis­sam­ment jusqu’à la fin. »

Q. Com­ment ces textes sont-ils lus par ceux qui pensent que l’on peut « perdre son salut », et ne pas persévérer ?

La seule manière de les lire est de sous-entendre : « si l’homme demeure dans la foi ».

Dif­fi­culté : ce n’est pas ce que disent ces textes ! Ils ne disent pas « Dieu vous pré­serve si… » Ils disent « Dieu vous pré­serve de ne pas demeu­rer dans la foi ». Et il y a des abso­lus : « Rien », « aucune créa­ture »… au nom de quoi nous exclure nous-mêmes ?  un chré­tien qui s’éloigne, renie… n’est-ce pas Satan qui l’aura détourné ? Or, il fait par­tie de ces « domi­na­tions, puis­sances, créa­tures » dont parle Rm 8.

Il n’y a pas de symé­trie entre la façon dont les « cal­vi­nistes » intègrent les menaces, et celle dont les « armi­niens » éva­cuent les pro­messes. Dans le cas des cal­vi­nistes : on peut faire une lec­ture non contra­dic­toire, en fai­sant des menaces un moyen de la per­sé­vé­rance. Dans le cas des armi­niens, on intro­duit une contra­dic­tion : ou bien per­sonne ne peut nous sépa­rer de l’amour de Dieu, y com­pris nous-mêmes, ou le diable jouant sur notre fai­blesse, ou bien cette parole est fausse. Cf Jn 6 :39 : ou bien la volonté du Père est accom­plie, ou bien elle ne l’est pas.

4. Consi­dé­ra­tions théologiques

Deux autres consi­dé­ra­tions sont à ver­ser au débat.

1. Le salut est par la foi seule, et non par les œuvres. Ep 2 :8–9. Il est ques­tion du « salut ». Et Paul pré­cise : « Ce n’est pas par les œuvres, afin que nul ne se glorifie ».

Si l’on fait de la « per­sé­vé­rance » la condi­tion humaine du salut… ne devient-elle pas une « œuvre » ? Puisqu’on dit, pré­ci­sé­ment, que c’est l’homme, sa liberté qui est en cause ?

Dans le cas où la per­sé­vé­rance est une grâce, un don de Dieu, c’est différent !

2. Nulle part, le Nou­veau Tes­ta­ment ne dis­so­cie la régé­né­ra­tion et le salut.

Je sou­ligne cela en face de la 2e posi­tion : « Dieu régé­nère, mais tous les régé­né­rés ne seront pas sau­vés, ne rece­vront pas la grâce de la per­sé­vé­rance. Seuls les élus parmi les régé­né­rés rece­vront le salut éter­nel, après avoir reçu la persévérance. »

Textes bibliques :

1 Pi 1 :3–6 : régé­né­rés pour une espé­rance vivante… pour un héri­tage… à vous qui êtes gar­dés… pour le salut. Aucune dis­tinc­tion. Si on veut la voir, il faut la mettre ! Mais c’est sur­im­po­ser qqch au texte.

Tit 3 :5 : Dieu nous a sau­vés par le bain de la régénération.

5. Les cas de chute ou d’abandon de la foi

Les deux séries de textes que nous avons consi­dé­rés sont bien claires, l’une et l’autre. Il reste que cer­tains textes semblent ensei­gner la pos­si­bi­lité pour quelqu’un de se détour­ner défi­ni­ti­ve­ment de la foi. Cer­tains per­son­nages bibliques, aussi, ont eu des chutes reten­tis­santes. Et nous connais­sons, cha­cun, des per­sonnes qui appa­rem­ment ont com­mencé dans la foi, et qui ont tout laissé…

Il y a là une vraie dif­fi­culté. Qui exige de nous beau­coup d’attention aux textes, ainsi qu’à l’unité de l’Écriture.

51. Les faux-docteurs qui se lèvent dans l’Eglise.

2 Pi 2 :1–2 ; 2 :20–22 : Voilà des gens qui se sont intro­duits dans l’Église, après avoir eu une « connais­sance du Sei­gneur et Sau­veur Jésus-Christ » (2 :20). Mais qui se détournent ensuite, s’abandonnent à leurs pas­sions, et cherchent à détour­ner les autres chré­tiens. L’apôtre a des mots très durs contre eux. Si on lit tout le cha­pitre, on a un réqui­si­toire parmi les plus forts contre des per­sonnes, dans tout le NT (cf 2 :10b-12).

Q. Qui sont ces per­sonnes, spi­ri­tuel­le­ment ? 2 possibilités :


  • Des chré­tiens authen­tiques qui se seront détournés
  • Des per­sonnes qui ont eu, un temps, une appa­rence de piété, ayant entendu le mes­sage, mais qui ont ensuite révélé leur propre fonds : tout cela n’était qu’apparence, exté­rio­rité. Il n’y avait pas eu de régé­né­ra­tion profonde.
Le cha­pitre donne la clé : l’apôtre ne les consi­dère pas comme régé­né­rés. Cf le der­nier ver­set, qui résume (2 :22 : « le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, la truie s’est vau­trée dans le bour­bier ») : mal­gré leur trans­for­ma­tion super­fi­cielle, ils sont res­tés des chiens, des « truies » quant à leur état spi­ri­tuel.  Dans ce cha­pitre, Pierre uti­lise très loin le lan­gage de la piété exté­rieure, parce qu’il y a eu tout un temps où, exté­rieu­re­ment, ils ont changé : ils ont « connu le Sei­gneur et Sau­veur », ils se sont « reti­rés des souillures du monde » (2 :20), ils ont même pro­ba­ble­ment confessé Jésus comme « le maître qui les a rache­tés » (2 :1). Mais ce n’était qu’extériorité. La vraie réa­lité s’est révé­lée avec le temps.

La pos­si­bi­lité d’une piété d’apparence

Le NT est très clair sur la pos­si­bi­lité d’une piété d’apparence, d’extériorité, qui fait illu­sion pen­dant un temps.  Cf 1 Jn 2 :18–19. Il y a là une réa­lité qu’il nous faut inté­grer dans notre vision des choses.

Jésus est allé très loin dans sa mise en garde : Mt 7 :22–23 (contexte = faux pro­phètes, 7 :15). Ver­dict de Jésus : « Je ne vous ai jamais connus ». (7 :23).  Pas :  « vous êtes tom­bés, vous avez aban­donné… » Piété d’apparence. Toutes sortes de paroles, d’actes de puis­sance même ! Dif­fi­cile à entendre, mais pré­sent dans NT ! Cri­tère = fruits (7 :16).

Avant ces extrêmes, rap­pe­ler la para­bole du semeur : il peut y avoir plu­sieurs types de « récep­tion de la Parole ». Jésus a soin, ici, de ne pas par­ler sim­ple­ment en « noir ou blanc » : ceux qui acceptent / ceux qui refusent. Il y a deux caté­go­ries inter­mé­diaires : « ceux qui acceptent avec joie, mais sans racine » ; « ceux qui acceptent, mais laissent ensuite être étouf­fée la Parole ». Ce sont à chaque fois les réponses d’un moment, d’une émo­tion, d’une sin­cé­rité. mais pas réfé­né­ra­tion, bonne terre.

52. Les mises en garde contre l’abandon de la foi

L’Epître aux Hébreux va très loin dans ses menaces.

Hb 6 :4–8 (+ 6 :9–10) : voilà des per­sonnes en qui une œuvre de Dieu s’est faite (6 :4 : « éclai­rés », « goûté le don céleste », « eu part au SE », « goûté la bonne parole de Dieu et la puis­sance du siècle à venir ». Et pour­tant, menace réelle : si elles tombent, elles ne pour­ront pas être renou­ve­lées « à nou­veau », et ame­nées à la repentance.

Quelles sont les lec­tures de ce passage ?

(1) Il s’agit là de gens authen­ti­que­ment nés de nou­veau, et qui peuvent donc tom­ber défi­ni­ti­ve­ment. On sou­ligne la force des mots qui décrivent leur expé­rience spi­ri­tuelle. On en déduit qu’il y a là une vraie pos­si­bi­lité pour le chrétien.

(2) On est encore dans l’avertissement. Le plus solen­nel qu’il soit. Parce que la situa­tion des lec­teurs est grave, la ten­ta­tion d’abandonner très forte. L’auteur mul­ti­plie les termes pour que ses des­ti­na­taires se recon­naissent bien : atten­tion, pas de renou­vel­le­ment pos­sible si vous niez Jésus comme le Christ, en retour­nant au Judaïsme. Parole forte, car situa­tion grave. Mais son attente, sa confiance regardent  plus loin : 6 :9 -> « Quoi qu’il en soit, nous atten­dons des choses meilleures en ce qui vous concerne, et favo­rables au salut ».  Il a confiance, il attend de Dieu, que son exhor­ta­tion serve à les main­te­nir dans la per­sé­vé­rance. [3]

Le contexte, en tout cas, éclaire une expres­sion : « Ils cru­ci­fient pour leur part le Fils de Dieu ». A com­prendre dans le contexte de ten­ta­tion de retour au Judaïsme : ce retour implique la néga­tion que Jésus est l’Envoyé de Dieu, et donc le sens de son sacri­fice. Cf toute l’argumentation de l’épître, pour mon­trer le carac­tère unique de Jésus : c’est tout cela qui serait nié par un retour en arrière.

(3) Une troi­sième inter­pré­ta­tion trouve la pré­cé­dente quelque peu arti­fi­cielle et pré­fère voir l’ensemble de ce pas­sage comme une expli­ca­tion de la rai­son pour laquelle l’auteur ne va pas reve­nir aux « choses élé­men­taires » (6 :1) : cette prédication-là ne pour­rait pas convaincre ceux qui sont déjà tom­bés. Qui sont déjà retour­nés au judaïsme. Il y a donc un juge­ment de fait, à pro­pos de per­sonnes déjà tom­bées. Ques­tion : ces per­sonnes étaient-elles vrai­ment régé­né­rées ? On relève alors que l’auteur évite soi­gneu­se­ment de par­ler de « régé­né­ra­tion ». Qu’il parle même d’eux comme une terre qui, bien qu’arrosée, pro­duit des épines et des char­dons (6 :8). Quelque chose a levé, s’est passé, mais ce n’est pas la bonne terre : la nature n’a pas été régé­né­rée, mal­gré les pri­vi­lèges exté­rieurs (pluie). Cf H.Blocher, R.Nicole.

La dif­fé­rence entre (ii) et (iii) est sur­tout une ques­tion de sen­si­bi­lité « lit­té­raire » : est-ce que l’auteur est encore dans un pro­ces­sus où il essaie d’avertir, ou est-ce qu’il constate que, pour cer­tains, le mal est fait, sans pour autant dire qu’ils étaient régé­né­rés ? Per­son­nel­le­ment, je pré­fère la solu­tion (ii) : parce que toute l’épître est un aver­tis­se­ment, et l’auteur est plei­ne­ment engagé, tout au long, dans son plai­doyer pour que ses des­ti­na­taires, ébran­lés, tiennent bon dans leur foi en Christ.

Ceci dit, il faut rendre compte du lan­gage sur l’oeuvre de Dieu réa­li­sée dans les per­sonnes que l’auteur aver­tit. Ce lan­gage signifie-t-il qu’ils sont nés de nouveau ?

Il faut, ici, se rendre compte de la dif­fi­culté que ren­contre l’auteur s’il veut aver­tir avec force ses des­ti­na­taires chan­ce­lants. Il a toutes les rai­sons de croire qu’ils sont authen­ti­que­ment au Sei­gneur (6 :9). En même temps, si cer­tains retournent au Judaïsme et nient Jésus comme Sei­gneur et Sau­veur, ils mon­tre­ront par là qu’en effet, ils étaient une « mau­vaise terre », pas vrai­ment renou­ve­lée par le Sei­gneur, mal­gré ce qui s’était passé en eux, et qui avait com­mencé à lever (6 :8). Que fait-on, quand on est pré­di­ca­teur, et qu’on est en face de ce genre de situa­tion ? On choi­sit ses mots, avec soin, on va aussi loin que l’on peut sans aller trop loin. C’est ce qu’on voit ici : les mots qu’il emploie sont sus­cep­tibles d’une inter­pré­ta­tion « faible » comme d’une inter­pé­ta­tion « forte ».

Être « éclairé » : sens fort : avoir reçu la lumière, pour une illu­mi­na­tion qui trans­forme, ou (sens faible) comme « connais­sance » qui n’a pas fait tout son che­min de renouvellement…

« avoir goûté le don céleste » : peut signi­fier (sens fort) : « goû­ter que le Sei­gneur est bon » ; ou «(sens faible) avoir eu une toute petite quan­tité, pour essayer (Cana).

« avoir pris part au SE » : peut signi­fier (sens fort) une pleine par­ti­ci­pa­tion, ou (sens faible) une par­ti­ci­pa­tion à un moindre niveau (pre­mière sen­si­bi­li­sa­tion, par­ti­ci­pa­tion extérieure).

Ce qu’il faut recon­naître, c’est que qqch s’est fait : il est impos­sible qu’ils soient « encore » renou­ve­lés. Une pre­mière action de Dieu dans le coeur est pré­sup­po­sée. Mais à quel niveau ? On peut lire le « plus » ou le « moins ».

Ma lec­ture : l’auteur va aussi loin qu’il peut parce qu’il veut aver­tir ses des­ti­na­taires chré­tiens en atten­dant des choses « favo­rables au salut » ; mais il garde une réserve dans les termes (pas « régé­néré »), au cas où, parmi ses des­ti­na­taires, cer­tains « tombent » (v.6) et mani­festent par là qu’il « n’étaient pas » une bonne terre. Quand on est pré­di­ca­teur, et qu’on s’adresse à un audi­toire varié, on pèse par­fois les mots de cette façon.

Une lec­ture qui, dans le contexte, se com­prend bien, sans remettre en ques­tion les pro­messes de per­sé­vé­rance finale pour ceux qui sont vrai­ment nés de nouveau.

Même lec­ture pour le texte d’Hb 10 :26–29. Contexte = néga­tion de Jésus comme Christ et sau­veur qu’implique le retour au judaïsme. Avec un point à élu­ci­der : « sang de l’alliance par lequel il a été sanc­ti­fié ». Qui ? Le croyant ? Pro­ba­ble­ment, Jésus est ici dési­gné : cf Jn 17 :19, qui cor­res­pond à la chris­to­lo­gie de toute l’épître (2 :10 – Christ « rendu par­fait » en tant que grand Prêtre, par le don de lui-même).

53. Les exemples per­son­nels de défection

Il y a des exemples de chute, ou de défec­tion. Renie­ment de Pierre, adul­tère cri­mi­nel de David. Gens qui « n’étaient pas des nôtres ».

Nous n’en savons pas beau­coup sur les cas. Atten­tion aux conclu­sions hâtives. Quelques repères quand même.

1. Chute grave, mais avec retour : cf Pierre – David

2. Aban­dons grave, qui ne signi­fient pas for­cé­ment « perdre la grâce » : Démas (2 Tm 4 :10, cf 1 :15). Paul se garde d’un juge­ment, qu’il donne pour­tant plus loin : 4 :14–15 (Alexandre le forgeron).

3. « Renier la foi » peut signi­fier un « com­por­te­ment contraire à la foi » : 1 Tm 5 :8. H.Blocher : « Celui qui fait cela est plus blâ­mable qu’un infi­dèle, mais il ne cesse d’être croyant « Égaré loin de la foi » (1 Tm 6 :10, par l’argent ; 6 :21, par les fables, dis­putes) : échec pra­tique ? vie chré­tienne man­quée ? salut, mais au tra­vers du feu ? Cf « nau­frage par rap­port à la foi », 1 Tm 1 :19

4. 1 Tm 1 :20 : Hymé­née et Alexandre, « livrés à Satan afin qu’ils apprennent à ne plus blas­phé­mer ». Cela signifie-t-il « voués à l’enfer » ?  Il faut rele­ver une expres­sion sem­blable avec une por­tée moindre, en 1 Co 5 :5 -> juge­ment tem­po­rel.

5. 1 Jn 2 :19 : le cas des anti­christs – clai­re­ment « ils n’étaient pas des nôtres ».

Il est utile qu’il y ait toute cette palette de cas dans le NT. Cela donne une lati­tude de pos­si­bi­li­tés pour les cas dif­fi­ciles. C’est vrai, il ne faut pas nier qu’il y a des cas trou­blants. Mais il me semble que les caté­go­ries du NT sont assez large pour en inté­grer plu­sieurs, sans pour autant par­ler de « perte du salut ».


Octobre2013
 HPC10062013

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