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- L’EGLISE PRIMITIVE
1. Quelle est cette première communauté ?
Nous ne savons pas ce qui s’est passé dans les semaines qui suivirent la mort de Jésus. De nombreux compagnons de Jésus, déçus, désemparés, étaient repartis en Galilée, certains y resteront, ce n’est que peu à peu que la plupart se regrouperont à Jérusalem pour constituer une communauté que l’on ne peut pas encore qualifier de chrétienne mais que traditionnellement nous nommons l’Eglise primitive.
a- Pourquoi ce choix d’installation à Jérusalem ?
- Cette installation à Jérusalem est un choix apparemment paradoxal : pourquoi venir s’installer sur le lieu de la mort de Jésus, le lieu de son échec, pourquoi se jeter dans la « gueule du loup » ? Il était dangereux de montrer son appartenance à un maître qui avait été condamné. Pourquoi ce groupe qui était plutôt rural et itinérant, qui se méfiait des villes en général, vient-il s’installer ici ?
- Ce sont les apparitions qui ont tout déclenché. Apparitions qui ont plutôt eu lieu en Galilée. Ces apparitions rendent Jésus légitime par rapport à son échec terrestre, par rapport à sa mort ignominieuse en croix. Les apparitions sont perçues comme des ordres de mission : poursuivre l’œuvre de Jésus. Les apparitions sont interprétées comme signe de résurrection de Jésus, elle-même comprise comme acte divin inaugurant l’époque nouvelle du Royaume de Dieu. Cette ère nouvelle ainsi amorcée devait s’installer pleinement ; c’est « le Jour de Yahvé » attendu. L’arrivée du Royaume de Dieu est perçue comme imminente, elle se manifestera par le retour triomphal de Jésus Messie ( Christ), retour que l’on appelle parousie.
- Une tradition juive ancienne atteste la croyance que le Royaume de Dieu s’établira sur le mont Sion, que la puissance de Dieu sera révélée à Jérusalem. Les disciples de Jésus se doivent donc d’être présents pour attendre son retour que l’on croit proche, être présent en attente malgré les risques. L’on comprend ainsi pourquoi « ce mouvement charismatique itinérant suscité par le Nazaréen s’y transforme en une communauté sédentaire relativement introvertie
b- Qui en fait partie ? Nos seuls renseignements viennent du livre des Actes. Cette communauté est fort modeste ( environ 120 personnes) et hétérogène. Sommairement 6 sous groupes sont repérables :
* le noyau central est constitué par les 12 ( 11 plus le nouveau, Matthias qui remplace Judas). Ce groupe des 12 a certainement été choisi par Jésus de son vivant, ce fut un choix symbolique parmi ses disciples : c’est l’espoir de refaire l’unité des 12 tribus dans le cadre d’un règne messianique terrestre. La reconstruction du peuple juif entier était considéré comme une étape clef dans l’histoire du salut. Par les 12, Jésus s’adressait à tout Israël, pas aux païens ( l’universalité signifie rassemblement d’un peuple extrêmement divisé : pharisien veut dire séparé, les Esséniens sont séparés du Temple).
Ces 12 sont originaires de Galilée, sauf Judas Iscariote qui est judéen. Nous possédons quatre listes un peu différentes de leur nom. Leur rôle de « dirigeant » dura peu. Lorsque Paul va à Jérusalem la première fois ( milieu des années 30), il ne les rencontre pas. Les Actes confirment leur déclin : quand jacques, frère de Jean, est exécuté par Hérode Agrippa, il n’est pas remplacé. L’effacement progressif de ce groupe signifie l’effacement progressif de l’espoir d’une parousie imminente.
* un autre noyau est constitué par les membres de la famille de Jésus – sa mère Marie, ses sœurs et frères dont Jacques. Il y a donc deux noyaux, deux légitimités à ce groupe : une légitimité de compagnonnage avec Pierre, une légitimité familiale avec Jacques.

. L’ensemble des disciples « ordinaires » qui ont suivi Jésus ou qui sont récemment venus.
· Les presbytres. Le terme est hérité de la synagogue et désigne peut-être des chefs de famille honorables et expérimentés chargés de veiller au bon fonctionnement de la communauté.
· Des nouveaux convertis issus de la diaspora juive, parlant le grec et de ce fait dénommé les « Hellénistes » ( par opposition aux Hébreux, expression désignant les « chrétiens » issus des communautés juives de Palestine). Ce groupe cohabite mal avec les autres, ce qui entraîne une première scission dans cette communauté « chrétienne » primitive. Dans les Actes, Luc essaie de minimiser l’affaire en expliquant que les 12 ont institué les 7 – pour représenter les Hellénistes- et que les deux groupes se partagent les tâches : Aux Hellénistes revient le soin de s’occuper des veuves du groupe. Ces Hellénistes ont des vues différentes des autres, ils sont assez opposés au Temple par exemple, ce qui leur vaudra d’être les premiers persécutés. Après le martyre d’Etienne, par souci de sécurité, ce groupe des Hellénistes quitte Jérusalem, se disperse…. Ainsi naîtront les premières autres communautés chrétiennes.[1]
[4]
· Un dernier sous-groupe existe autour d’un disciple ( peut-être Jean ?) Nous ne connaissons pas les circonstances de sa constitution. Ce groupe est marginal par rapport aux autres membres de la communauté chrétienne, mais cela ne va pas jusqu’à la rupture. On devine dans le 4e évangile, celui de Jean, une tradition différente imbibée de culture palestinienne. Cette tradition ne site pas les 12 mais d’autres noms comme Nathanaël. Ainsi donc, la première communauté « chrétienne » à Jérusalem est-elle composite, il faut le souligner, au départ il y a des christianismes, c’est-à-dire, des interprétations différentes du phénomène Jésus. Ce n’est pas la belle unité présentée par Luc dans les Actes. Cette « Eglise » va s’étoffer, se diversifier, le poids des 12 va s’estomper. Elle sera d’abord dirigée par Pierre puis par Jacques le frère du Seigneur. Une tradition veut que pendant la guerre de 64-70 menée par les Romains, elle ait fuit en territoire étranger proche, à Pella l’autre côté du Jourdain. C’est possible mais non vérifiable, en tout cas, lorsqu’elle reviendra s’installer à Jérusalem après 70, elle n’aura plus le même prestige.
2. son organisation interne
C’est une communauté semi-monastique et fraternelle, influencée à la fois par les Esséniens et par les baptistes.
a- il y a des différences importantes entre le style de vie de cette communauté et celui du groupe des disciples au temps de Jésus.
- C’est une vie sédentaire et plus du tout itinérante, le groupe est réunit en entier et non rassemblé d’une manière épisodique comme avant.
- C’est une fraternité assez rigide, semi-monastique avec sa communauté de biens , ses règles et non plus libérale comme avant. Il y a une forte solidarité y compris à l’égard des veuves. On y reste marié.- Le rituel de la vie religieuse est à la fois juif traditionnel et novateur.
· En juifs pieux, ces « chrétiens » pratiquent toujours la circoncision, suivent les lois alimentaires de pureté, prient dans les parvis du Temple ( sans participer aux sacrifices du Temple ?) ; Ils sont des juifs comme les autres, mais,
· En plus, ils introduisent des nouveautés en privé. Dans les maisons particulières, ils organisent des réunions pour vivre la nouvelle foi en Jésus messie. Le lendemain du sabbat ( le futur dimanche), ils prennent des repas en commun ( rupture du pain selon un geste de Jésus, en attendant son retour). Les nouveaux adhérents se voient administrer un baptême d’admission au groupe ( au nom de Jésus ?) .Lors de la fête de Pâques, ils organisent une commémoration publique, sur les lieux mêmes, avec récits des événements ( nos récits de Passion sont des récits liturgiques, déjà élaborés 10 ans environ après la mort de Jésus).
La recherche contemporaine émet l’hypothèse de diverses influences juives pour expliquer l’organisation de cette communauté de Jérusalem..
b- Une influence essénienne.
Les Esséniens de Qumrân avaient semble t-il une communauté à Jérusalem. Pour ces disciples désemparés par la mort de leur maître et troublés par les apparitions, ces esséniens avaient l’avantage d’offrir des modèles de réponses. Leur expérience consiste en une réflexion poussée sur le messie, en une relecture des prophéties anciennes appliquées au « maître de Justice » injustement persécuté et en une organisation bien rôdée.
Si l’on abandonne de nos jours la piste d’un Jean ou d’un Jésus ayant été essénien, il n’en reste pas moins vrai que ce courant de pensée a fortement influencé le christianisme primitif dans ses tous débuts. Voici quelques exemples d’influences :
· Le mode d’élection de Matthias comme 12e membre à la place de Judas : comme à Qumrân, un tirage au sort est opéré parmi des candidats sélectionnés, on associe un choix humain et un choix divin.
· Dans le récit de Pentecôte
, Luc, accorde à cette fête juive ( fête des moissons) le même sens que les esséniens.. Ce jour, les candidats ayant fait leur preuve sont admis dans le groupe qui constitue la nouvelle alliance. De même, la Pentecôte est considérée, par la descente de l’Esprit Saint, comme le point de départ de la Nouvelle Alliance.
· La communauté de biens .( Relire l’histoire d’Ananias et Saphira -Actes V- qui avaient triché sur leurs biens, pour les punir, Dieu les fait mourir).Cela rappelle les habitudes de Qumrân, mais ici, cette mise en commun est moins stricte.
· Existence d’une hiérarchie au sein de cette communauté ( comme à Qumrân) : nous avons ( sans que l’on puisse bien distinguer toujours les fonctions), des saints, des parfaits, des jeunes gens- chargés des tâches matérielles-, les 12, les 7 ( groupe créé pour intégrer les hellénistes)…
· Une utilisation des réflexions sur le messie ( les mêmes thèmes reviennent comme le Nouveau Moïse, le Serviteur Souffrant, le Messie victime d’un complot… et, surtout, la même utilisation du psaume 118- à comparer aux récits de la passion).
Cette influence essénienne très forte dans les débuts s’atténuera dans les années 50, la communauté de biens par exemple disparaîtra progressivement devant la place accordée aux pauvres ( qui n’ont donc pas de biens à partager) et laissera la place à l’influence des fraternités pharisiennes. ( Les dons venus de l'extérieur remplaceront la communauté de biens).
c- une recherche nouvelle met en valeur les influences baptistes.

Le mouvement de Jésus issu du mouvement baptiste de Jean entra en conflit avec ce dernier. A la mort de Jean le baptiste, et déjà un peu de son vivant, certains de ses disciples rallièrent Jésus. Ce fut le cas d’André et de Simon, des fils de Zébédée…cela n’alla pas sans problèmes car si Jean et Jésus partageaient le même espoir de l’imminence de l’arrivée du Royaume de Dieu, ils divergeaient sur les moyens de cette venue. Jean, dans la tradition apocalyptique annonçait une venue directe et terrifiante de Dieu pour juger les hommes comme acte inaugural de son royaume, alors, qu’à cette violence divine, Jésus opposait un messianisme moral, une venue du Royaume par l’effort des hommes pour obtenir une justice et une harmonie sociales en liaison avec les commandements divins. Une fois leur maître Jésus, disparu, ces disciples ont repris leurs premières idées issues de la fréquentation de Jean le baptiste.
Aussi, les influences baptistes furent elles très importantes dans les tous débuts du « christianisme ». Ces influences de la veine apocalyptique
sont fondamentales. Outre l’habitude du baptême comme rite d’entrée ( même si la propagande chrétienne vantait la supériorité du baptême chrétien sur le baptême de Jean), l’essentiel est peut-être l’interprétation des apparitions comme résurrection. Il n’allait pas de soi d’interpréter les apparitions post mortem de Jésus comme une résurrection et d’en faire le prélude à la résurrection générale des morts. L’événement pascal est reçu comme signe eschatologique ( fin des temps : de ces temps ci et début d’une autre ère, celle du Royaume)
Ce n’est pas le tombeau vide, thème valorisé assez tardivement ( Paul n’en parle pas) mais, l’influence des courants issus de Jean le baptiste qui peut expliquer cela.
Par ailleurs, toute la littérature, toutes les traditions liées à ce personnage de Jean qui fut de son vivant très célèbre, furent reprises et remaniées par les chrétiens au profit de Jésus .

Il convient également de dire que la première communauté chrétienne, dans sa diversité, connu des influences de la diaspora ,entre autres d’Egypte. L’Helléniste Etienne certainement issu du judaïsme d’Alexandrie, amène des traditions différentes dont une certaine distance par rapport au Temple conçu comme une simple création humaine et non comme le lieu de la présence divine ou le symbole identitaire juif.
3- Cette Eglise de Jérusalem est une Eglise dirigeante
a- Comment apparurent les autres communautés « chrétiennes » ?
Seule communauté au départ, repliée sur une attente imminente de la parousie, elle fut progressivement amenée à s’intéresser à d’autres groupes qui se créèrent ailleurs. Il n’y a pas de conception de mission, l’apparition d’autres communautés « chrétiennes » en dehors de Jérusalem fut un peu de fruit des hasards. C’est le groupe des Hellénistes chassé de Jérusalem suite à la toute première persécution, qui essaima, en Samarie, sur la côte syro-phénicienne, en Syrie..
Des initiatives personnelles de disciples anonymes, furent à l’origine certainement de l’installation d’églises dans la diaspora, en Egypte, en Mésopotamie, en Asie mineure. A Rome. Des juifs venus en Palestine pour des raisons religieuses ( pèlerinages) ou commerciales, on très bien pu rencontrer des disciples de Jésus et, ainsi, rapporter ces nouvelles croyances dans leur synagogue d’origine.
Il faut ajouter à cela, les communautés installées par Paul dans les années 40.
Ainsi donc, le premier mouvement chrétien fut centrifuge, mais très vite apparaissent des forces centripètes hors Jérusalem. La communauté de Jérusalem opta pour le contrôle de ces mouvements.
1- Pierre, disciple de Jésus
a. Origine de Pierre ( lieu et nom).
Nos seules sources sont les évangiles. Pierre est originaire de Bethsaïda. La localisation de cette ville pose problème, on la situe actuellement en Trachonitide près de l’embouchure du Jourdain dans le lac de Galilée. Nous sommes en territoire païen peuplé d’arabes qui étaient nomades et brigands il y a encore peu de temps. Ce territoire fut donné par l’empereur Auguste à la famille d’Hérode en 23 av J.-C. Hérode Philippe en fit une ville de commerce, hellénisée. La ville de Bethsaïda avait une forte communauté juive. Pierre est donc originaire d’une famille juive vivant en milieu païen hellénisé.
Son vrai nom, Simon est un nom grec, comme son frère André, comme les Hellénistes ( Etienne, Philippe). Simon est un authentique nom grec et non pas une hellénisation d’un nom hébreu. Certes, il y a une consonance proche de l’hébreu Syméon. Peut-être que Simon portait les deux noms dès sa naissance, de Syméon-Simon comme nous avons Saul-Paul.
Il est donc tout à fait probable que Simon était bilingue ; araméen et grec comme la plupart des gens de la région. Son itinéraire de missionnaire à la fin ne s’expliquerait pas s’il ne parlait que l’araméen.
b. Simon s’installe à Capharnaüm lors de son mariage. Ce n’est pas loin de Betsaïda, mais nous sommes en Galilée, de l’autre côté du Jourdain. Ici il rejoint sa belle-famille ( épisode de la guérison de sa belle-mère). A capharnaüm il est pêcheur, sa maison servira de base pour la mission itinérante de Jésus, ce sera un lieu d’accueil, d’enseignement. Il est possible que sa position prééminente parmi les 12 lui vienne en partie du fait qu’il fut l’hôte de son maître.
c. Son surnom de Pierre ( Képhas ou Cépha en araméen, Petros en grec). Képhas est un mot araméen qui signifie pierre, roc. Ce n’est pas un nom propre mais ici un surnom. Après Pâques, Pierre deviendra un nom. Jésus donna aussi un surnom aux fils de Zébédée ( Boanerg : fils du tonnerre). Donner un surnom c’est parfois donner une nouvelle fonction à une personne, ici, Simon reçoit de Jésus la fonction de fondement de l’Eglise, du nouvel Israël.
Dans quelle circonstance Jésus a t-il donné ce surnom : « Simon le roc » ? La tradition en a perdu le souvenir
]. En tout cas, c’est la communauté primitive qui a valorisé ce nom-fonction de Pierre dans le cadre de la métaphore d’une construction eschatologique : prétendre être le Nouveau Temple sur le fondement du roc Simon. Il devient le rocher de base de la construction. Il semble que cette appellation remonte bien à l’époque de Jésus.
aurait-il appartenu à la résistance active des Zélotes
- ( penser à la scène de l’arrestation de Jésus où il tranche l’oreille d’un garde d’un coup d’épée). Bar Jonas pourrait également signifier fils de Jean ( c’est ce que dit l’évangile selon saint Jean XXI,16). Comment comprendre cela ? Son père simplement se serait appelé Jean, ou bien serait-il le fils spirituel de Jean le baptiste ? Souvenons-nous que Simon est avec les fils de Zébédéé, eux-mêmes également anciens disciples de Jean. Fils spirituel signifierait que Simon –Pierre serait convaincu comme son premier maître Jean, de conceptions apocalyptiques ! Ne perdons pas de vue cette hypothèse.
Les trois premiers disciples de Jésus sont des Galiléens originaires de Bethsaïda ( les frères André et Jean, Philippe).
d. Position de Pierre dans le groupe des disciples.
· dans les synoptiques, Pierre a une position particulière :
- Il est plutôt le porte-parole des douze que leur chef. C’est lui qui répond aux questions posées par Jésus, qui questionne au nom du groupe, qui est l’interlocuteur privilégié pour les personnes de l’extérieur ( expressions de « Pierre et ses gens » en Marc I,36, lors de la résurrection l’ange déclare « Allez dire à ses disciples et à Pierre.. que Jésus les précède en Galilée »). Toutes les listes de disciples placent son nom en premier.
- Il incarne le profil type du disciple : il reconnaît en Jésus le messie, il renie – c’est-à-dire qu’il rejette la conception messianique selon Jésus-, il se convertit : « il pleure » – finalement acceptation de cette conception-. C’est très certainement le parcours de beaucoup d’autres disciples, mais en tant que porte-parole, il en devient l’exemple type.
· L’évangile selon Jean ne conteste pas le rôle prééminent de Pierre mais cherche à le minimiser. Il y a toujours à ses côtés le « disciple bien-aimé ». Dans la cour du Grand Prêtre comme au pied de la croix, on trouve ce disciple bien aimé et non Pierre. Noter que ce même évangile relègue également les 12 à l’arrière plan. Il y a là une autre tradition chrétienne qui sans nier l’historicité du rôle de Pierre, cherche à valoriser d’autres témoins.
2- Pierre, chef de l’Eglise mère de Jérusalem
a- Trois types de raisons permettent de justifier cette position.
· Du vivant de Jésus, Pierre aurait été le représentant privilégié du groupe des apôtres.
· Pierre fut le premier a bénéficier des apparitions de Jésus. Les Evangiles contrairement à ce texte ancien de 1 Cor XV, 5, ne racontent pas cette apparition au seul Pierre, pour quelles raisons ? un seul témoin n’est pas crédible, il en faut plusieurs ( Paul rencontrera le même problème). Il est également possible que la première église cherche à minimiser le rôle des visions ( penser à l’affaire d’Antioche - voir point II,3).
· L’apparition s’accompagne d’un ordre de mission, celle de « paître mes brebis » Jn XXI, 16. Cette expression renvoie à l’image du berger ( image très en cours à Qumrân). Le berger du troupeau ( les brebis sont les Juifs et non l’ensemble du monde païen) a une triple charge : Prêcher la parole, expliquer les Ecritures, appliquer la discipline ecclésiastique. « Paître mes brebis » désigne la direction de l’église-mère y compris l’activité missionnaire. C’est une mission limitée dans le temps, celui de la fondation.
b- Quels indices de direction de l’Eglise primitive a t-on conservé ? seulement quelques traces.
· Les 12 premiers chapitres des Actes sont consacrés à ce sujet. C’est sur l’initiative de Pierre que le groupe élit Matthias, c’est lui qui prend la parole le jour de la Pentecôte, qui applique la discipline ecclésiastique dans l’affaire Ananias-Saphira. Il exerce sur terre le jugement au nom de Dieu, en présence des autres apôtres.
· Pierre est thaumaturge ( guérisseur). A chaque fois, il est l’instrument du miracle, non l’auteur. Il poursuit le charisme prophétique de Jésus. Le miracle est l’image ici bas du salut. Le mal signe du péché est éliminé[1]
[19].
· En Samarie, Pierre est plutôt conciliant : Au « magicien » Simon (Actes VIII, 9) qui veut lui acheter le pouvoir de faire descendre l’Esprit, Pierre conclue sa réponse en lui disant « repens-toi, cette pensée te seras peut-être pardonnée ». Avec Jean, il impose les mains à ces premiers « chrétiens » de Samarie..
· Vers 36, lors de son premier voyage à Jérusalem, Paul vient rendre visite une quinzaine de jours à Pierre, il était nécessaire pour lui de rencontrer sans trop tarder ( nous sommes quelques années après sa conversion) celui qui avait une position dominante.
Pierre n’a occupé que peu de temps cette fonction directrice. Nous sommes loin de l’image d’un premier pape aux allures quelque peu monarchiques. De plus, à la tête de l’église il n’est jamais vraiment seul, la plupart du temps il a à ses côtés, Jacques, le frère du Seigneur. C’est lui qui supplée Pierre lorsque les circonstances le contraignent à s’absenter.
c- Cette activité de direction a t-elle comporté une réflexion sur tous ces évènements passés ? *
On a longtemps attribué au seul Paul une réflexion théologique, c’est le mérite du chercheur protestant Oscar Cullmann, que d’avoir montré l’existence de conceptions théologiques chez Pierre. A la lumière de divers travaux, nous proposons l’hypothèse suivante :
· Pierre convaincu comme beaucoup de Juifs à cette époque, qu’une page de l’histoire était tournée, que le Règne de Dieu allait bientôt venir, a peut être cherché sa voie à la fois du côté des Zélotes et du côté de Jean le baptiste. Selon sa conception, ce Royaume doit être terrestre et inauguré par la venue d’un messie triomphant. Si Pierre reconnaît la messianité de Jésus ( exemple en Mc XVI,16), il refuse la conception d’un messie qui doit souffrir et mourir (Mc XVI, 22).
· Pierre n’est pas d’accord avec l’idée que Jésus se fait de sa mission. Il renie son maître. Les évangiles nous situent ce geste au moment où Jésus est condamné à mourir pour souligner l’attitude de Pierre qui cherche à sauver sa vie. Que signifie le reniement ? C’est une négation, le fait de cesser d’appartenir à. Anathématiser le Christ était à la fin du premier siècle, une preuve d’innocence pour les accusés chrétiens dans l’empire romain. A certains moments, et pour des raisons semblables, certains disciples sont partis. Dans Marc ( XIV,27-31), Jésus les avertit de leur prochaine désertion ; C’est une prophétie après-coup, comme celle de l’annonce de la chute du Temple.
· La troisième étape est la conversion de Pierre, symbolisée dans les récits de la passion par les larmes versées. Cette place dans les récits de la passion, qui on le sait ont d’abord été des textes liturgiques, aurait été conçue pour mettre en garde les fidèles et proposer un modèle de conversion, un modèle de croyant. Mais historiquement, il est moins sûr que ce retournement se soit produit à ce moment là. Ce sont plutôt les apparitions qui ont tout déclenché. Pierre alors a compris que la mort de son maître était une mort rédemptrice. Nous avons là la plus ancienne christologie : Jésus expliqué par la figure du Serviteur Souffrant de Dieu, figure annoncée par le second Isaïe (Isaie49,3). Jésus est alors appelé « Ebed Jahvé, Serviteur de Dieu, Serviteur qui par substitution se charge des péchés du monde.

 Pierre et la sainteté dans l’Assemblée (ch. 5)
À peine l’Assemblée est-elle formée par la puissance du Saint Esprit que le mal se montre. Le péché d’Ananias et de Sapphira est, dans de telles circonstances, odieux : mentir au Saint Esprit ! Deux motifs sont en jeu : l’avarice qui tient à son argent, et le désir d’avoir une réputation, savoir le renom de tout sacrifier pour le Seigneur, en sacrifiant aussi peu que possible pour l’acquérir. Ces deux motifs conduisent au mensonge. Si cela avait été simplement devant les hommes, il pouvait arriver que personne n’en sût rien, et Ananias serait arrivé à ses fins ; mais mentir sous les yeux du Saint Esprit, cette personne invisible mais puissamment présente ! Mentir aux hommes est chose facile, mais mentir à Dieu ? Ananias et Sapphira sont convenus entre eux de «tenter l’Esprit du Seigneur», méconnaissant sa capacité de discernement, sa puissance de jugement, et ne reconnaissant pas eux-mêmes le caractère et la gravité de leur péché. Le premier agent en tout cela, Satan le père du mensonge, s’empare du coeur naturel. Il dit : Essayez, vous verrez qu’il n’en sortira que ce que vous voulez. Alors ils renient l’Esprit comme Personne, le considérant tout au plus comme une influence. C’est là le tenter. De fait c’est le renier.
Pierre, mis en avant pour délier sur la terre, est l’instrument employé pour que le mal soit jugé. Ce jugement est le moyen de tenir le monde en dehors et d’amener les croyants «à se joindre au Seigneur». Loin d’écarter, la sainteté attire ce qui est né de Dieu. Aussi, après ce miracle en jugement, avons-nous les miracles de la grâce en puissance (14 à 16). Ainsi la gloire de «Jésus» est restaurée et comme offerte au peuple s’il veut se repentir. Les miracles et les guérisons se font par tous, mais Pierre évidemment est le porte-parole et aussi en quelque sorte le porte-miracles.

v. de Christ, le point de départ de Pierre est la terre, tandis que celui de Paul sera le ciel et la gloire. Pierre prêche que ce Jésus, rejeté par les Juifs, Dieu l’a élevé (Actes 2:32-36 ; 7:13, etc.) et Saul prêchera que Christ est le Fils de Dieu 
C'est ici chers amis lecteurs, en bien peu de mots, quelques traits caracteristiques de l'histoire de l'eglise primitive, fondée a Jerusalem.
HPC71712.


 

 

 

 

 

 

 

 

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